Le seul moyen d'apaiser mon esprit, c'est le bleue de l'eau, du ciel, les caresses du vent, l'herbe haute sur mes joues, dans mes cheveux, ou alors le reflet du soleil sur la neige, l'odeur du froid. C'est aussi le silence, le crépitement du feu, le son des vagues, les feuilles frémissantes, le bruit de mes pas sur la neige... Quand je suis descendue au general store ce matin, le lac, plus beau que jamais, m'a permis de me sentir bien l'instant de quelques minutes. Maître, au centre de la vallée, bordée de somptueuse montagnes... Et à chaque fois, mon âme divague.
J'ai besoin de ces moments d'égarement, ou la réalité laisse place à mon imagination fertile, là où les films à l'eau de rose ne sont pas que fictifs, là où il est possible d'aimer qu'une seule fois, pour toujours. Suis-je née à la bonne époque, au bon moment? Est-il possible que je laisse malheureusement trop de place à la romance dans un monde où elle n'a plus sa place? C'est ridicule aujourd'hui. Persévérer ne fait plus partit du vocabulaire de bien des gens. La tentation est facile. Mais c'est ça, la vie, telle qu'elle est. Un rose délavé, défréchit par le temps. Et si j'ai autant mal en dedans, c'est que j'ai déjà donné. Que je ne sais plus comment faire. Que j'aurais l'impression de trahir. Mais trahir quoi, trahir qui?
"All we had is dead. As I am dead. Marry another."
Phrase tiré du film Legend of the Falls, brève mais clair. Cette fille là aura toujours vécu dans l'ombre. Dans la douloureuse attente d'un amour disparu. C'est fou parfois, comment un film peut nous faire réagir...
Et je suis là à écrire, incapable de dormir...
il est doux, le crépitement du feu...