5.04.2010

MORCEAU DE VIE



" En me réveillant, je restai un long moment étendu dans les draps défait, entremêlé de vêtements propres non rangés et quelques babioles. Ma chambre était un véritable fouilli. Non pas que le temps me manquait, l'envie n'y était pas, simplement. Une heure passa avant que je me décidai à bouger ne serait-ce que le petit orteil. Je regardai l'heure sans expression, constatai que j'étais depuis trop longtemps étendu et entreprit de soulever ma carcasse du lit. Mes gestes étaient lents et blasés. Dans la cuisine, j'hésitai entre un café et une tisane au thé blanc. Après une seconde d'hésitation, je mis l'eau à bouillir et versai une cuilléré de miel dans une tasse. Je mis également deux rôties dans le grille-pain et allai m'assoir dans l'une des deux chaises berçantes de la cuisine. J'étais perdue dans le néant de mes pensées quand la bouilloir me ramena à l'ordre. Machinalement, je versai l'eau dans la tasse et y mi un sachet de thé ainsi qu'un soupçon de crème. Je retournai m'assoir et retombai dans mes pensées brumeuses.


Jamais je n'avais sentis mon regard aussi vide. L'indifférence me faisait peur alors je laissais aller mes émotions tout en contrôlant mon envie de pleurer. Je n'aurais pas pu parler, la confusion m'empêchant de dire quoi que ce soit. C'était une journée pluvieuse, ou même en te réveillant heureux, le gris réussissait à te couper l'envie de presque tout. Je déposai ma tasse sur le coin de la table, et entrepris de mettre de la musique pour rendre l'atmosphère ne serait-ce qu'un brin moins lourd. Mon Mp3 était sur random. J'appuyai play et entendit le début d'une chanson qui me rappella vaguement quelque chose. Je fermai les yeux quand je compris d'où provenait ce souvenir.


Il était assis dans le salon, guitare entre les mains. J'adorais le voir jouer. J'adorais la façon don il transposait sa passion et son amour des choses dans tout ce qu'il faisait. J'adorais aussi sa voix et les chansons qu'il choisissait. Elles étaient toujours de circonstance, qu'elle que soit le moment. Parfois, quand j'allais doucement derrière lui pour l'enlacer, il s'arrêtait de jouer un peu, comme pour savourer un peu mieux mes caresses et reprenait où il s'était arrêté. "Je sais que je ne t'attendrai jamais, je sais que tu le sais. Je sais que tu ne m'attendras jamais et je sais que je le sais...♪ "


J'écoutai avec la plus grande attention chacunes des syllabes, me remémorant chaques vibrations de sa voix qui avait prononcé ses mêmes paroles. Je ne voulais pas pleurer. Au lieu de retourner préparer mon déjeuner dans la cuisine, je m'étendis sur le lit en écoutant cette même chanson continuellement, les yeux fixant le plafond. Lorsque je constatai qu'il était l'heure, je partis au travail à vélo le ventre vide, les écouteurs aux oreilles et le vent dans les cheveux. Et encore cet air de musique qui m'hypnotisait...
Où suis-je où vais-je dans quel état j'erre... ♫ "


Je ne me sens pas mal. Je ne me sens pas bien. Je me sens juste complètement ailleurs qu'ici. '' [Mmy]

2 commentaires:

  1. Petite mie de Krumpette,
    tu es une battante. Même effondrée, tu restes bien encrée dans le réel; tu sais, ce réel parfois ennuyeux et simpliste, ET c'est tout à ton honneur. Le quotidien merdique est parfois tout ce qui nous reste de tangible alors, bordel de merde, il faut s'y accrocher le temps que l'orage passe. De la krumpette cernée!xxx

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  2. Un guitariste5 mai 2010 à 22:13

    se souvenir aussi de moments de douce guitare...se souvenir d'une guitariste qui jouait parfois en sa compagnie...
    Il adorait, lui aussi, tant de choses d'elle...
    Ces mémoires lui semble maintenant parfois lointaine, comme si une vie séparait ces temps réconfortant et le vide des derniers jours... Et son âme divague...

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