J'étais assise à l'aéroport international Pearson de Toronto, Terminal 3, sirotant un chocolat chaud. Un léger picotement dans les jambes me fit changer de position pour la 3ème fois. Cela faisait déjà 4 heures que j'étais assise là. J'aurais pu ne pas être autant à l'avance, mais j'avais jugé bon de venir plus tôt pour avoir un premier aperçu de l'endroit puisque j'y travaillerais éventuellement. De plus, je ne pouvais rester une seconde de plus à l'appartement. Je regardai dehors les avions arrivées à leur porte respective, puis repartir après avoir fait le plein de passagers. Je repassai en ordre chaques étapes que l'agent de bord devraient faire, dans la bonne humeur bien sûr. Ces mêmes gestes que j'exécutais moi-même, presque tout les jours, à quelques différences près. Je souriai, lassement, avant de changer de position à nouveau.
Je suivis le long corridor qui menait aux arrivés, tentant tant bien que mal de dissimuler ma fatigue malgré mon excitation croissante. Il souria en me voyant, je pu distinguer dans ses gestes une retenue évidente, l'envie de courir à son cou me tenailla aussi. Même si à l'accoutumance je me laisses aller à mes émotions sans trop d'hésitation, nous jugeâmes tout deux que ce n'était peut-être pas le meilleur endroit. Il s'avança vers moi rapidement, aussi, lorsqu'il me prit dans ses bras et après plusieurs baisers empressés, je remarquai que je me tenais sur les talons et que seule son étreinte m'empêchait de tomber sur le dos. J'enfouis mon nez dans son cou, m'enivrant de l'odeur de sa peau douce et chaude. Ses vêtements sentaient bon le bois coupé, la fumée de cheminée et l'air de campagne. Nous arrêtames nos caresses le temps de se regarder un instant, il se tourna et je le vis se diriger derrière une colone d'où il sortit un magnifique bouquet de roses. Je déglutis difficilement, touché par le geste. Je lui avais pourtant demander de ne rien faire de la sorte, les billets d'avion lui ayant déjà coûté suffisament. D'un autre côté, je n'avais reçu de vrais roses qu'une ou deux fois dans ma vie, et mon coeur de jeune fille romantique ne pu s'empêcher de sourire en les voyant. Mon bouquet à la main, ma tête contre son épaule et son bras serrant ma taille, nous sortîmes de l'aéroport le coeur léger. La température était agréable, même fraîche. Une légère bruine oscillant entre flocons et pluie tombait sur nos deux corps amoureux. Nos mains ne se lâchèrent que très peu. Elles étaient encore l'une dans l'autre lorsque nous nous endormirent à la lueur du feu de foyer.