11.29.2011

RETOUR AUX SOURCES (PARTIE 2)


Je poussai un léger bruit de surprise en trempant mes orteils dans l'eau brûlante. L'odeur de souffre qui en émanait s'atténuait de minute en minute. Comme il faisait noir, je ne distinguai que lui, à la lumière de quelques chandelles. En entrant la totalité de mon corps dans l'eau, je fus prise d'un frisson de la tête aux pieds. Je me laissai flotter en fermant les yeux, concentrant mon attention sur chaques sensations que je pouvais ressentir. Le premier détail que je notai était l'odeur. La brise fraîche caressait ma peau hors de l'eau traînant avec elle les effluves des montagnes, la senteur du bois tout juste après l'averse. Au-dessus de nos têtes, un pin gigantesque nous protégeait des quelques fines gouttes de pluies qui tombaient encore.

LA CABINE, KOOTENAYS / AUTOMNE 2011
GALENA BAY FERRY, KOOTENAYS / AUTOMNE 2011
GALENA BAY FERRY, KOOTENAYS / AUTOMNE 2011
GALENA BAY FERRY, KOOTENAYS / AUTOMNE 2011
C'était un vieux Jacuzzi inactif qu'ils avaient réutilisé pour en faire un spa nature. De l'un des tuyaux debouchait l'eau naturellement chaude des montagnes, d'un autre, elle s'évacuait. Le tout faisait passablement "broche à foin" mais avait indubitablement du charme. À quelques pieds se trouvait notre cabine. Tout de bois bâtit, une toute petite chambre abritant un lit double, un sofa, une table et deux chaises. Un panneau solaire à l'extérieur accumulait assez d'énergie durant le jour pour éclairer notre loge une heure ou deux, tout au plus, le soir venu. Nous n'en eurent pas besoin. Les bougies installées en bordure des fenêtres faisaient amplement l'affaire.



L'air était pur. Nous restâmes tout deux enlacés sans dire un mot dans l'obscurité de la nuit, bercés par la chaleur de l'eau. Nous ignorions l'heure, nous nous en moquions, pour être honnête. Quelques heures plus tard, en entrant nous coucher, la cabine sentait bon l'encens. Nous avions amenés nos propres couvertures et plusieurs oreillers, ce fut avec un plaisir évident que je me jettai dans ce petit nid douillet. Je me sentais étrangement épuisée mais totalement revigorée. Je sentis ses doigts caresser mon dos, mes cheveux. Je souriai et m'endormis, ses mains dansant sur mon corps encore brûlant.

Dès le matin venu, la première chose que nous firent fut de sortir dehors sans même prendre la peine de nous habiller en nous dirigeant vers le Jacuzzi. Il avait neigé par endroit et le sol glacé mordait mes pieds nus. Si la nuit précédente, nous ne pouvions apprécier la vue, c'est avec bonheur que nous découvrirent le décor splendide qui nous entourait. L'expression "décor de carte postale" prenait tout son sens. À quelques pieds de nous seulement se trouvait une parroie rocheuse descendant au "Upper Arrow Lake". Au loin, les montagnes enneigées des Kootenays. Émue par tant de beauté, je ne pensai plus à rien. La seule chose qui me ramena à la réalité fut mon estomac. Affamés, nous laissèrent momentanément la cabine derrière nous pour se diriger vers Nakusp, la ville la plus proche. Nous nous arrêtames dans un restaurant où je commandai de délicieuses gauffres et un chocolat chaud après quoi nous retournèrent là-bas pour jouir encore quelques heures de ce petit coin de paradis. Nous firent une sieste avant de reprendre la route vers la vallée. Nous décidâmes d'un commun accord que nous prendrions une voie différente cette fois, délaissant le traversier de Fauquier pour celui de Galena Bay. 

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