7.09.2013

MORCEAU DU CARNET NOIR

Il pleut à boire debout, en arrière plan c'est Gillian Welch qui me chante "I am on orphan girl". Parfois c'est comme ça que je me sens. Même ma mère et mes frères d'amour n'efface pas cette impression totalement. Dehors sa gronde de plus en plus fort, le tonnerre s'est mis de la partie. Pendant quelques minutes ça n'a été que moi, ma guitare, ma voix et le tonnerre qui semblait vouloir m'accompagner. Ou était ce peut-être une façon de m'inviter à aller prendre une marche?

Pour une fois, mes larmes n'accompagne pas la pluie. Je suis une orpheline. Presque tout les hommes de ma vie m'ont déçu. Déçu à un point tel que je préfère me priver de la chair plutôt que de laisser mon coeur voguer directement contre les rochers. Si j'ai mal... oui. Je ne le laisse pas paraître. Si j'ai mal, oui, tellement que certains soirs, dans mes rêves, même mes fantasmes se font cauchemards. Attendre l'amour c'est plus douloureux que je pensais. Beaucoup plus. Si mon propre père n'a pas su m'aimer, comment un homme étranger à ma vie pourrait le faire? Et tout ce que je demande à la vie, c'est l'amour d'une seule personne, mais est-il faux de penser qu'il proviendrait de "quelqu'un"? Un âme soeur, que les gens disent. Est-il stupide et vain de croire en telles choses? Ou peut-être est-ce que je ne regarde pas dans la bonne direction. Peut-être que je ne parle pas à la bonne personne. Il est si douloureux d'attendre, désillisionnée comme jamais. Mettre son bonheur et sa vie dans l'amour d'une personne, temporairement, car "pour toujours" n'est plus au goût du jour. Je manque cruellement de sentiments durables et sincères. J'en ai besoin comme l'air que je respire.

Je respire; l'odeur, le son de la pluie. Ça ne m'a jamais autant fais de bien. Le tonnerre gronde encore, temps idéal pour aller prendre une marche, après tout.

Je crois que je vais plutôt fermer les yeux et sourire. Sourire pour ne pas me plaindre. Sourire parce que je sais que tout va bien au bout du compte, et que je finierai bien par comprendre en quoi, en qui mettre mes espoirs. En quoi, en qui croire. Rester fidèle à moi-même. Attendre. Aimer.
La patience finit toujours par payer.

1 commentaire:

  1. Voilà longtemps que je ne m'étais pas arrêté ici. J'y retrouve en lisant cette plume qui t'est propre, ce regard furtif sur la vie qui passe et qui lasse des traces...
    Tu as raison de garder le sourire, d'abord parce qu'il te fera briller d'avantage puis parce qu'au fond, nous savons bien que la vie réserve toujours de belles surprises a ceux qui savent lui sourire!
    Amitié
    Flk

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