J'étais dans la voiture. J'avais juste une envie, l'enlasser. Il était 2h00 am.
La noirceur total dans laquelle la rue était plongée rendait sa maison encore plus lumineuse. De part sa fenêtre, c'est la que je l'ai vu. Elle a courru, ses longs cheveux valsant derrière elle, suivit de près par lui, bouteille de bière à la main. Leurs démarches affolés, je pouvais le voir tentant de se cacher derrière la porte avant puis jeter une fois de temps en temps un regard paniqué vers la fenêtre. J'étais paralysé. Mon coeur cessa de battre. L'excitation à l'idée de le voir laissa sa place à un envie de vomir aussi rapidement qu'un coup de poignard en plein coeur. Je ne l'avais jamais insulté ouvertement, mais là, dans l'auto, j'ai pensé "You are a fucking asshole". La voiture démarra aussitôt, le poignard toujours dans le coeur. Dans mon lit, même les 3 couvertures dans lesquelles je m'étais recroquevillé n'arrivaient à faire cesser mes tremblements. Ce fut et c'est encore le sentiment le plus dégeulasse qui m'ait été donné de vivre... Quelle belle dernière impression, non?... Toi, courrant, te cachant comme un lâche dans ta maison accompagnée d'une autre femme à 2 h00 du matin. Et tout ça ne serait jamais arrivé si la veille tu ne m'avais pas fais croire, une dernière fois, que tu m'aimais. Si tu ne m'avais pas toucher. Je n'aurais jamais eu envie d'être dans tes bras ce soir là et je n'aurais jamais vu ses cheveux valser. J'aurais dormis paisiblement, souriant entre deux songes en rêvant de toi. Mais pleurer, trembler, vomir et sangloter jusqu'à 6 h du matin, 30 minutes avant d'aller travailler, semblait faire partit de mon destin... Avais-je vraiment besoin de ça...