7.22.2011

RÉVEILLEZ-MOI

J'étais dans la voiture. J'avais juste une envie, l'enlasser. Il était 2h00 am. 

La noirceur total dans laquelle la rue était plongée rendait sa maison encore plus lumineuse. De part sa fenêtre, c'est la que je l'ai vu. Elle a courru, ses longs cheveux valsant derrière elle, suivit de près par lui, bouteille de bière à la main. Leurs démarches affolés, je pouvais le voir tentant de se cacher derrière la porte avant puis jeter une fois de temps en temps un regard paniqué vers la fenêtre. J'étais paralysé. Mon coeur cessa de battre. L'excitation à l'idée de le voir laissa sa place à un envie de vomir aussi rapidement qu'un coup de poignard en plein coeur. Je ne l'avais jamais insulté ouvertement, mais là, dans l'auto, j'ai pensé "You are a fucking asshole". La voiture démarra aussitôt, le poignard toujours dans le coeur. Dans mon lit, même les 3 couvertures dans lesquelles je m'étais recroquevillé n'arrivaient à faire cesser mes tremblements. Ce fut et c'est encore le sentiment le plus dégeulasse qui m'ait été donné de vivre... Quelle belle dernière impression, non?... Toi, courrant, te cachant comme un lâche dans ta maison accompagnée d'une autre femme à 2 h00 du matin. Et tout ça ne serait jamais arrivé si la veille tu ne m'avais pas fais croire, une dernière fois, que tu m'aimais. Si tu ne m'avais pas toucher. Je n'aurais jamais eu envie d'être dans tes bras ce soir là et je n'aurais jamais vu ses cheveux valser. J'aurais dormis paisiblement, souriant entre deux songes en rêvant de toi. Mais pleurer, trembler, vomir et sangloter jusqu'à 6 h du matin, 30 minutes avant d'aller travailler, semblait faire partit de mon destin... Avais-je vraiment besoin de ça...

7.19.2011

SALUT SOLEIL?




Il pleut constamment dans la vallée depuis le début de l'été. À tout bout de champ on entend des hélicopters voler au dessus des vergers pour sécher les cerises après les averses. Il fait froid, les gens portent encore leurs chandails longs et on se demande comment on peut avoir autant de pluie dans un "désert" alors qu'il fait chaud et beau back East. C'est à rien y comprendre! Je ne me plains pas, mais j'ai eu mon lot d'arc-en-ciel!

Mine de rien la température justifie ma lâcheté et je peux donc me laisser aller à ma oisiveté, rester tranquille et sans remords à l'intérieur en buvant un thé et lisant un bon livre au chaud. Les nuits sont agréables, on dort bien et j'ai toujours adoré m'endormir au son de la pluie! Y'a pas de quoi paniquer!

Ma chambre me paraît vide. Toutes mes boîtes sont finies à l'exception de quelques babioles. J'ai le coeur serré à l'idée de partir, mais c'est avec excitation et joie que je rentrerai volontier auprès de ma famille. Je pense à mon bon ami sur son vélo en direction du Yukon, j'espère que le temps aura tourné en sa faveur et qu'il pourra jouir d'un aventure... au soleil!!

Bah, "The sun can't shine everyday", comme dirait la chanson!

7.16.2011

L'IDIOTIE D'UN COEUR EN PEINE




Je t'ai vu l'instant d'une seconde. Je descendais la route, tu l'as montais. J'ai eu un drôle de sentiment. Un peu comme si mon coeur allait sauter en dehors de ma poitrine pour aller te rejoindre en courrant. Bien fait pour moi, un coeur ça saute pas et ça court encore moins.

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7.14.2011

CHER JOURNAL




Jeudi 14 juillet 2011, Samesun Hostel, Vancouver, BC.

J'entrouvis les yeux, entendis le bruit de la ville déjà éveillée, la pluie tombante et le son des roues sur les rues trempées. Je m'étais endormis au son de sa respiration et l'écho de la voix de Bernard Adamus encore dans mes oreilles. Je sentis sa présence au réveil; Sentiment lointain mais familier, rassurant. Incapable de me rendormir, je sortis de la chambre 323 en direction du Blendz au coin de la rue, il était 6h37.

Avant de sortir de la chambre, j'attrapai l'un de ses livres au hasard; Demian, de Hermann Hesse. Les premiers mots me touchèrent instantanément. 
"Je ne voulais que vivre ce qui voulait spontanément surgir de moi. Pourquoi était-ce si difficile?"
Une vague d'amertume m'envahie. Cette phrase à elle seule aurait pu résumer toute une vie ou expliquer, en outre, pourquoi tant de gens sont malheureux. Dehors, la brise fraîche et la pluie me firent un bien fou, atténuant momentané cette fièvre qui me brûlait le front et les tempes. À destination, je commandai un mocha au chocolat noir et allai m'assoire dans l'une des chaises hautes faisant face aux baies vitrées. Je commençai ma lecture tout doucement. En parcourant les premières lignes, une seule chose me revenait en tête; "Comment peux-tu déjà dire "je t'aime" au passé. Est-ce si facile pour toi?" J'avais lu, à reculons mais non sans émotions, son courriel. Il est si facile d'ignorer la vérité quand tant de kilomètres nous en sépare. Mais aujourd'hui je vais devoir retourner là-bas, auprès d'elle et de lui que je ne veux pas voir. Perdue dans mes pensées, je me souvins subitement du livre que je tenais et de l'endroit où je me trouvais. L'ambiance du café me parrue tout à coup oppressante. Je sortis et souris au contacte de l'eau tombant sur mon visage.

En entrant dans l'auberge je fus immédiatement soulagée, réconfortée par le calme matinale des gens tout juste réveillé mais aussi par l'odeur qui s'y dégageait, celle des rôties et du café. Du bout du doigt, je caressai en marchant les murs des couloirs entre lesquelles s'était passé tant d'histoires. Je me sentis comme à la maison. Je me remémorai l'odeur des draps fraîchement lavé, les étreintes pleine de tendresse de ma mère, les rires partagés avec mes frères... J'entrai dans la chambre et me sentant inspirée, pris mon petit carnet noir et mon stylo-plume.

Le pluie tombe encore. Elle verdira la pelouse, nourriera l'océan, abreuvera les arbres et les fleurs. Elle m'accompagnera sûrement durant ces 5 heures de route me séparant de la Vallée. Je suis heureuse. J'adore les plans B. 
Merci, Tesoro.

7.08.2011

BACK IN THE 70'S


En théorie, nous étions en direction d'Enderby pour un ciné-parc, chose qu'ils avaient annulé la fin de semaine précédente. Jo et moi nous sommes retrouvés au café pour covoiturer jusque là-bas, j'amenai ma couverture et un rechange chaud. "Si il fait froid", que j'me disais. Elle me dit qu'elle devait d'abord aller chercher 2 autres personnes chez B. 



Jusqu'à lord je n'avais vu que Kalamalka Lake et Wood Lake, les 2 lacs bordant le village où je vis et la 97. Je vis le somptueu Okanagan Lake derrière les montagnes pour la première fois, d'abord en montant Oceola puis ensuite en descendant Okanagan Centre Rd. En longeant le lac, des plages de galets magnifiques à pertes de vue, une eau clair et limpide, tellement belle qu'on y plongerait nue sans hésitation. Les maisons qui bordaient le lac étaient, pour la plupart, sans prétention. Tantôt des petits chalets de bois, tantôt des villas de styles espagnoles, de grands arches et des arbres, des fleurs partout. Ça sentait bon la verdure. Me laissant enivrer de la douce odeur du soir qui approchait et des délicats rayon du soleil de fin d'après-midi, je relevai néanmoins la tête en voyant plusieurs voitures stationnées devant une même maison. Je dis à Jo qu'il devait sûrement y avoir une fête pas loin et pour cause, elle me répondit " This is B's House ". Mon regard fila à gauche et je pris un air totalement béat en voyant ma 2ème famille, presque toute réunie devant une banderole que je ne pus lire immédiatement.

 J'ai toujours eu un malin plaisir à juger le visage des gens qui ont des surprises, je ne me serais sûrement pas épargnée! Pour une surprise... c'en était une! Je me retins de pleurer sous l'émotion, tellement d'amour m'entourait. Ils m'avaient préparé un rechange uniquement pour l'occasion "Back in the 70's" et je me souvins alors que Jo et moi en avions parlés quelques temps auparavant. Pas tout à fait à l'aise dans les pantalons verts qui me faisaient des fesses de 2 kilomètres, je me laissai néanmoins aller au jeu et l'enfilai sans me poser de questions. J'allai rejoindre tout le monde pour un BBQ, l'ambiance était bonne, la nourriture délicieuse. Plus tard dans la soirée, nous dansions sur de la vieille musique sous une boule disco au centre d'un grand salon entourés de grandes baies vitrées. Une petite saucette dans le lac frigorifique en fin de soirée, un bain de lune. Je m'endormis, paisible et douillet, enveloppé dans ma couverture.
















Le lendemain matin, il ne restait que Jo et moi. La première chose que nous fîmes fût un saut dans le lac. Après quoi nous prîmes le camion de B. où l'on mis 2 bicyclettes et roulèrent en direction de Kelowna. Là, nous firent du vélo dans le downtown toute la journée, dévorant un lunch sur le bord de l'eau, visitant de petits magasins d'occasions et des endroits secrets... Je portais un overall et la casquette beige qu'ils m'avaient achetés. Je ressemblais à un petit garçon des années 50. Ma première vraie journée de l'été. Un bonheur partagée.

Summer 2011